Pour les quarante ans de son Musée romain, Nyon vient de s’enrichir d’un nouveau guide des vestiges de l’ancienne colonie julienne et des objets qui témoignent du développement de la ville, de sa vie et de son histoire. Une première version en a été donnée en 2003. Celle-ci, revue et augmentée, respecte l’ordonnance générale de l’ouvrage précédent, sa division claire en chapitres consacrés à Nyon et sa gestion du passé, à l’histoire du site, au site lui-même puis au musée avant d’ajouter deux pages de bilan et de perspectives de recherche. Le texte offre cette particularité de ne pas être trop descriptif tout en bénéficiant de l’apport avisé non seulement des auteurs, mais aussi de différents spécialistes invités à s’exprimer sur tel ou tel point particulier, n’hésitant pas à développer des interprétations suscitées par les découvertes. Par rapport à l’ancien guide, la lecture est améliorée par une disposition aérée du texte, laissant place à des encarts bienvenus, sur les remplois encore visibles de la ville antique, sur l’organisation du territoire, l’architecture monumentale, les décors de la basilique du forum dans une partie de laquelle s’est installé le musée actuel ; la mosaïque d’Artémis a droit à un développement mérité et renouvelé, elle qui faisait pendant longtemps les honneurs de la paroi d’entrée de l’ancien musée établi dans le château de Nyon. Des encarts encore viennent nous renseigner sur les spectacles qui devaient être donnés dans l’amphithéâtre, sur les rituels funéraires tels que révélés par les fouilles des nécropoles qui entouraient Noviodunum. Dans le chapitre concernant le musée, des paragraphes sont réservés à l’architecture selon Vitruve, au fonctionnement d’une cité romaine, à la mosaïque et au chauffage par hypocauste, aux lampes à huile, au cuvelage en sapin d’un puits, au verre et à la table de mesures, la mensa ponderaria qui devait agrémenter le forum. Le médailler n’est pas oublié, ni cet étrange graffito en araméen, ni non plus les trois statuettes d’un laraire reflétant les vœux qu’un citoyen romain des Balkans ou un militaire revenu des frontières danubiennes offrait à Apollon, à Vénus et à la rare Hécate. Les nombreuses illustrations qui ponctuent le volume sont de qualité supérieure à celles du guide précédent, spécialement dans le traitement des plans et des dessins. Des restitutions de la vie quotidienne viennent heureusement et de manière instructive imager les activités de la capitale romaine des premiers temps de l’Empire au bord du Léman. Il n’y a donc aucune hésitation à avoir à se munir d’un ouvrage qui tient aussi bien compte des anciennes données que des fouilles menées récemment sur un site au passé florissant.

Zitierweise:
Fuchs, Michel E: Rezension zu: Hauser, Pierre; Henny, Christophe; Rey-Vodoz, Véronique; Rossi, Frédéric: Musée romain de Nyon, Colonia Iulia Equestris. Un site, un musée, Gollion 2019. Zuerst erschienen in: Revue historique neuchâteloise, Vol. 1, 2020. Online: <https://svha-vd.ch/cr4-pierre-hauser-christophe-henny-veronique-rey-vodoz-frederic-rossi-musee-romain-de-nyon/>